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mardi, 31 octobre 2006

Coût de l'inaction pour lutter contre le changement climatique = 5500 milliards d'euros!

Si aucune action n’est prise pour contrôler les émissions de gaz à effet de serre (GES), chaque tonne de CO2 que nous émettrons causera des dommages s’élevant à au moins € 67… quelques 5.500 milliards d’euros au total dans les années à venir. Sans action, près de 200 million de gens deviendront des réfugiés, touchés par la sécheresse ou les inondations. Pourtant, pour chaque euro investi maintenant en prenant des mesures immédiates, nous économiserions 5 euros à l'avenir, voire plus.

Ce constat est le cri d’alarme lancé par Sir Nicholas Stern, à la tête du "Government Economic Service" britannique et anciennement économiste en chef de la Banque Mondiale dans son rapport intitulé le "Stern Review". Je vous retranscris la traduction que j’ai faite de sa présentation du rapport. Libre à vous de la diffuser (ce serait gentil de mentionner le blog en source):


Présentation du rapport Stern - extraits
 

"Les sciences nous disent que les émissions de GES (gaz à effet de serre) sont une externalité, c'est-à-dire que nos émissions affectent la vie des autres. Quand les individus ne paient pas pour les conséquences de leurs actions, nous assistons à une faillite du marché. C’est la plus grande faillite dont le monde ait été témoin. C’est une externalité qui (…) est globale, sur le long terme, qui implique des risques et des incertitudes, et qui implique potentiellement des changements majeurs et irréversibles (…).

La température va probablement augmenter de 4-5°C, voire plus, par rapport à l’ère préindustrielle dans les 100 ou 150 prochaines années. Cela dépasse largement notre entendement et à ces températures, nous savons peu de choses sur la façon dont le climat va se comporter (…). La température durant la dernière période glaciaire n’était que de 5°C de moins qu’aujourd’hui (…).

medium_Impacts_changement_climatique.jpg
Impacts prévisionnels du changement climatique
(Cliquez sur l'image pour l'agrandir - doc au format .pdf)

 

De plus, les impacts sont inégaux : les pays émergents seront beaucoup plus gravement touchés, alors même que les pays riches sont responsables des ¾ des émissions de GES dans actuellement dans l’atmosphère.

Quel est le lien entre les GES et la température ? (…). Nos émissions [s’accumulent] dans l’atmosphère au cours du temps [et] ce stock affecte les températures avec un décalage. Ainsi, nous savons d’emblée que nous feront face à une augmentation de 0.5°C dans les prochaines décennies à cause des émissions déjà produites.

[Evidemment, plus les taux de CO2 sont importants, plus la température risque d’augmenter. Nous tablons sur une évolution des taux compris au minimum entre 450 et 550 ppm, pour une augmentation de température qui ne devrait pas dépasser 4°C, avec 50% de chance de demeurer sous le seuil des 3°C]. Dans ce cadre, la question posée dans notre étude est de savoir comment stabiliser les taux à ce niveau et quel en serait le coût ?

Si nous ne changeons rien, nous atteindront 550 ppm dans 30-35 ans et plus de 850ppm d’ici la fin du siècle. (…) Stabiliser les taux à 550ppm ou en dessous suppose des actions drastiques – mais faisables, [à condition de s’y prendre maintenant sous peine d’augmenter considérablement la facture].

Pour évaluer les coûts de l’inaction [="Business as usual" ou BAU], il est nécessaire de modéliser les risques précédemment évoqués [voir diagramme]. Nous devons nous projeter sur 100-200 ans, quand les impacts de nos actions se feront ressentir au-delà des 50 prochaines années (…). Nous pouvons alors calculer que les dommages causés par notre inaction égaleraient au moins 5 à 20% de la consommation annuelle, suivant les types de risques et les impacts.(…) Quels sont les coûts et les bénéfices de l’action ? Les coûts pour limiter la plupart des risques (rester sous la barre des 550ppm) s’élèvent à environ 1% du PIB par an. (…) Cela revient à payer en moyenne 1% de plus pour tout ce que nous achetons – (…) ce qui est gérable (…).

Force est de reconnaître que les émissions proviennent de tous les secteurs d’activités et de tous les pays. Il est nécessaire d’agir dans tous les secteurs si nous voulons atteindre les réductions nécessaires (…). Premièrement, nous devons établir le prix du carbone au travers des taxes, du commerce et de la réglementation sans lequel il n’y a aucune incitation à réduire les émissions. Ensuite, nous devons promouvoir la technologie au travers de la recherche et du développement, tout en rassurant le secteur privé sur les débouchés pour leurs produits. Enfin, nous devons gérer la faillite du marché, telle que les problèmes liés au marché des capitaux inhibant les investissements dans l’efficacité énergétique. [Par ailleurs, l’information doit circuler, avec une compréhension plus approfondie des enjeux pour inciter à un changement des comportements]. (…)

Il s’agit d’un problème d’envergure international qui demande des actions multilatérales. Chaque pays est une partie du problème. (…) Mais le comportement de chacun déterminera l’efficacité d’une réponse collective et durable (…). La persuasion et l’encouragement à mener des actions internationales impliquent de montrer les preuves [du changement climatique] et de créer des cadres de travail à grande échelle (…). Gérer la transition pour une économie à faibles émissions de carbone [exige] une approche multisectorielle (…). La plupart des changements climatiques ont déjà cours et tous les pays doivent s’adapter."

jeudi, 26 octobre 2006

Enduisez-vous de produits toxiques... c'est pour votre bien-être!

Dentifrice, crème, savon, produit vaisselle, lessive, peinture... La liste des produits pénétrant dans notre maison est longue. Or, il n'y a qu'à jeter un coup d'oeil sur leurs ingrédients pour se dire que finalement, nous n'avons pas la moindre idée de la dangerosité des produits que nous acceptons sans broncher. Qu'il s'agisse d'enduire notre corps, de laisser rentrer dans notre bouche, se diffuser dans nos narines, imprégner les vêtements qui nous couvrent... 

C'est vrai, ça, après tout, cela vous parle, vous, du Potassium Thioglycolate, du Butylparaben, du Xylitol ou du Steareth-20??? Moi non... même en ayant fait de la biochimie pendant longtemps... Et pourtant, certains de ces produits (attention, pas nécessairement ceux que je viens de citer) sont toxiques, cancérogènes, allergènes, ils peuvent perturber les cycles ou les quantités d'hormones présentes dans l'organisme... Bref, vous n'auriez sans doute pas envie de vous enduire de colle forte, de goudron, de solvant ou de pesticide... et pourtant c'est ce qui vous arrive régulièrement!

medium_produit_chimique_vigitox.gifMais heureusement, tous les produits ne sont pas égaux. Certaines marques sont plus nocives que d'autres. Pour vous guider dans vos choix, Greenpeace a créé le site "Vigitox" qui classe des dizaines de produits d'intérieur selon les risques qu'ils représentent pour votre santé. Vous vous colorez régulièrement les cheveux ou parfumez votre intérieur? Vous feriez mieux de faire un tour...

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter les ingrédients de très nombreux produits sur le site "Le Flacon". Vous y trouverez également une veille sur l'actualité des produits chimiques et leurs interdictions. Ensuite, si vous en avez le courage, visitez le site du CSST (Commission de la Santé et de la Sécurité au Travail) et son Service du Répertoire Toxicologique... Cliquez sur "produits" et rentrez les noms des ingrédients. Les résultats sont effrayants.

Si je vous dis:

  1. Retirer rapidement les vêtements contaminés. Laver la peau au savon et à l'eau.
  2. En cas d'inhalation des vapeurs ou des poussières, amener la personne dans un endroit aéré.
  3. Rincer abondamment les yeux avec de l'eau.

De quoi s'agit-il? Des premiers secours à effectuer en cas de contact avec le Butylparaben, très utilisé dans les produits cosmétiques et pharmaceutiques... Le produit est absorbé par la peau et les voies digestives, il peut provoquer des irritations et entrainer une sensibilisation chronique de la peau. Evidemment, ceci est valable à forte dose. 

Mais au fait, à "forte dose", c'est quoi au juste??? 

Les industriels ignorent souvent les conséquences de leurs produits: seuil dangereux pour la santé, produits de décomposition (qui peuvent devenir mortels...), toxicité en cas de mélange avec d'autres produits... C'est dans ce cadre que la Commission Européenne a proposé en 2003 une révision de sa politique sur les substances chimiques. Ce projet de réforme porte le nom de REACH et vise à mettre en place un système global d'enregistrement, d'évaluation et d'autorisation des produits chimiques qui doit encore être approuvé par le Conseil et le Parlement. 

mercredi, 13 septembre 2006

Apprenez à bouger autrement en 1 semaine, mettez en application le reste du temps...

medium_mobilite.2.jpgDu 16 au 22 septembre, c'est la semaine de la mobilité: tous les citoyens sont invités à bouger autrement (c'est à dire, passer de la voiture aux transports "doux" ou, pour parler moins à la mode, recourir aux transports moins polluants).

Il reste donc 51 semaines... Diable, que faire??? Bougez pareillement? Arrêter de bouger? Brasser de l'air pour l'épurer?

Ne laissez pas votre côté écocitoyen entrer en hibernation jusqu'au mois de septembre 2007!!! Voici plein d'idées à copier outrageusement et recoller dans vos habitudes à vous!!! Abusez-en autant que vous voulez, donnez vous à coeur joie dans les plans de déplacement en entreprise, dans le covoiturage, l'autopartage, le transport à la demande, les vélostations, le recours aux voies fluviales... 

Que dites vous? Un peu utopique, difficile à mettre en place??? Alors vous avez besoin de faire un tour sur les exemples à suivre listés par l'Ademe (et il y en a bien d'autres). Retrouvez par région et par public concerné (entreprise, collectivité, association...) des études de cas très complètes qui, j'espère, vous apporteront toute la motivation nécessaire pour agir à votre tour. Vous retrouverez également bon nombre d'exemples dans la rubrique "Mobilité" de ce blog.

Enfin, je vous recommande le guide "Plan de déplacements en entreprise" publié par l'Ademe: clair, rempli de petits exemples sur les économies réalisées, des études de cas... le tout est téléchargeable gratuitement (résumé du guide ici).

vendredi, 01 septembre 2006

Des cartes pour connaître les sites natures, les boutiques bio...

La FRAPNA (Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature) vient d'éditer la première carte verte de France, celle de Villeurbanne. Ces cartes permettent de visualiser l'intégralité des sites nature et environnement, des initiatives écolo, les modes de transports alternatifs à la voiture, les services et produits bio ou écologiques, les associations… . Vous obtiendrez non seulement les adresses, mais également les horaires d'ouverture, les types de services offerts, les sites Internet...

Une aubaine pour tous les écocitoyens, mais également tous ceux qui, tentés par une promenade tranquille dans un site au calme, finiront (on l'espère) par loucher sur les autres rubriques (boutiques, transports...) auxquelles ils ne songeraient pas d'emblée.

Notez au passage que la FRAPNA est officiellement agréée comme "faiseur de cartes" par le réseau international "Green Map", un réseau mondial comptant plus de 230 "cartes vertes" réparties dans 40 pays (230 projets sont également en cours dont, apparemment, Paris). Accédez aux cartes de Londres, Montréal, Tokyo...

Site officiel de la carte verte de Villeurbanne
Site officiel pour accéder aux cartes vertes mondiales du réseau Green Map.

jeudi, 31 août 2006

Démodé, votre vieux solex?

medium_e-solex.jpg

Non, vous ne rêvez pas... Il s'agit bien d'un solex... version 2006, ou comment joindre le ludique à la mobilité, tout en limitant grandement la consommation d'énergie. Vous pourrez ainsi parcourir environ 45 km en vitesse de pointe (35 km/h) et jusqu'à 60 km en vitesse dite "économique" (26 km/h). Le pédalier ne permet pas de recharger la batterie mais offre la possibilité d'utiliser le solex comme un vélo. Quant à la batterie, elle permettra au moins 700 recharges (soit quelques 35 à 40.000 km tout de même).

Ah oui, le moteur est désormais intégré au cadre, l'ex emplacement du moteur sur la roue avant étant devenu un petit coffre à rangement... 

Vous craquez? Direction le site officiel...

jeudi, 17 août 2006

Quels transports desservent votre commune?

Vous habitez la charmante commune de Trifouilli-les-Oies et, problème, vous devez vous rendre à la mairie de Pétha-ou-Chnoque: comment diable allez de la gare à la mairie? Certes, en surfant sur les sites officiels des villes et communes de France, vous trouverez souvent les moyens de transports disponibles... après avoir identifié la bonne page web!

Mais il y a une solution beaucoup plus simple: le site Itransport, lancé par Moviken (société spécialisée dans la cartographie numérique). Et quelle excellente initiative!!!

Fini les plans de bus obscurs aux lieux non identifiables sur votre carte, fini les parcours approximatifs, les plans disponibles en ligne datant du siècle dernier... Il vous suffit de rentrer le nom la commune et vous obtenez le listing de toutes les dessertes disponibles (train, bus, métro, tram), y compris celles les plus proches, si votre commune ne dispose d'aucun transport en commun!

Les plans et autres atlas sont disponibles et vous saurez même à quel réseau de transport la commune recherchée appartient (très utiles pour les projets urbains portant sur la mobilité, l'écologie urbaine...). Vous disposez également de la fréquences et des temps de parcours des liaisons ferroviaires les plus utilisées. Vous pouvez donc voir instantanément quelles villes sont desservies directement par une autre ville.

Le travail réalisé est réellement formidable et mérite amplement d'avoir remporté les Trophées de l'innovation 2006 (catégorie "Système de transports intelligents"). A découvrir absolument... 

vendredi, 04 août 2006

Comment évaluer la performance environnementale des entreprises ?

Le projet ADVANCE est une des réponses possibles… Financé en partie par la Commission Européenne grâce au programme LIFE Environnement (*), le projet a pour objectif de mesurer les performances environnementales des entreprises. En effet, celles-ci sont de plus en plus confrontées à la nécessité de répondre à des exigences environnementales, devant faire face à des législations de plus en plus sévères et coûteuses en cas de non respect, des consommateurs plus soucieux de leur environnement (comme vous, chers lecteurs, n’est ce pas ?) et des difficultés toujours plus grandes à se débarrasser de leurs déchets…

Cependant, la course au profit et aux bénéfices à tout prix sur du court terme freine considérablement les progrès en matière d’intégration des exigences environnementales - bien que, sur le long terme, cette course à un prix très élevé. pour valoriser ses efforts, les entreprises souhaitent mesurer leurs performances environnementales. Habituellement, les indicateurs utilisés font référence aux répercussions des activités de l’entreprise (effet de son implantation sur la biodiversité, rejets dans l’eau, consommation énergétique…), qui restent rarement évaluées financièrement.

Mais, puisque les bénéfices priment, difficile pour une entreprise de comprendre précisément le coût environnemental de ses actions (ou non action). Partant de ce constat, l’idée du projet ADVANCE a été d’évaluer financièrement les performances environnementales de 65 entreprises européennes en utilisant le concept de "valeur durable" (Sustainable Value), soit la mesure de leur efficacité à utiliser les matières premières en établissement des classements par secteur industriel (automobile, pharmaceutique, chimie, papeterie et agroforesterie, pétrole et gaz, services).

Concrètement, un ratio est établi entre 7 composantes environnementales (consommation d’eau, émissions de CO2, NOx, SOx et méthane, volume de déchets et des effluents industriels) et la création de valeur ajoutée à l’arrivée. Plus une entreprise tire efficacement parti de ses ressources et plus ce ratio est élevé. S’il est difficile de comparer un secteur par rapport à un autre, le classement intra secteur est en revanche particulièrement instructif : a priori, des ressources similaires sont utilisées pour obtenir des produits semblables, indiquant que le cancre du classement a du travail sur la planche pour optimiser ses processus industriels…

Ainsi, sur 9 entreprises du secteur automobile, BMW est en tête de classement, PSA est 3ème, Renault 7ème et Fiat est dernier, rentabilisant 7 fois moins ses ressources que BMW… Un bon moyen de mettre la pression ?


Site officiel du projet : http://www.advance-project.org 
Accès direct au classement par secteur.

(*) LIFE (L’Instrument Financier pour l'Environnement) est un programme de financement chapoté par la Commission Européenne, permettant de soutenir des projets portant soit sur la conservation de la nature ou des initiatives environnementales.